Les échanges intercontinentaux d’aujourd’hui doivent leur existence aux grands explorateurs français, portugais, espagnols, britanniques, etc.

En effet, ils ont pu vaincre leur peur de l’inconnu et se sont jetés corps et âme dans la découverte de contrées lointaines. Ils étaient de professions différentes : naturaliste, géographe, poète, géologue, ethnologue… Ils partageaient tous le goût de l’aventure. Grâce aux cartes, à la boussole, à la machine à vapeur, les, les voyages marins se sont multipliés depuis le XVe siècle. Ainsi, le commerce intercontinental a fleuri, grâce aux illustres compagnies comme la compagnie hollandaise des Indes Orientales et autres… Vous aimez voyager et découvrir des endroits nouveaux ? Eh bien, nous allons aujourd’hui vous parler des plus grands explorateurs marins Français. Découvrez les prémices de l’exploration par la mer. La Corderie Royale de Rochefort est le centre historique qui fabriquait les cordages pour les bateaux à voiles de la marine de guerre française.

 

1- Jean-Baptiste Tavernier

Comme nous l’avons dit plus haut, les explorateurs exerçaient toutes sortes de métiers. Jean- Baptiste Tavernier est un négociant et marchand d’objets précieux de haut rang. Il est né à Paris en 1605 et meurt à Moscou en 1689.

Très tôt, il prit goût pour l’exploration grâce à son père qui était un marchand de cartes géographiques d’Anvers, réfugié en France pour des raisons religieuses. A 16 ans, le jeune explorateur avait déjà parcouru l’Angleterre, l’Allemagne ainsi que les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas). De plus, ayant servi quelques seigneurs et prince entre l’Italie et l’Allemagne, il acquit de l’expérience militaire et parlait déjà plusieurs langues. Désireux de connaître l’Orient il se joint à deux pères M. de Chapes et M. de Saint-Liebau et se rendit à Constantinople en 1631. Il y passa presque une année et visita ensuite Tokat, Erzurum et Erevan en Arménie. Il passa environ 2 ans sur les routes de l’Orient en passant par Ispahan, Bagdad, Alep, Alexandrette, Malte et l’Italie avant de rejoindre la France. S’ensuivent alors 5 voyages.

Le deuxième voyage commence en septembre 1638 et va durer 5 ans. Il visitera Alep et la Perse, ensuite l’Inde où il fréquente la cour du Grand Moghol. Il devient ainsi un grand négociant de pierres précieuses pour les plus grands princes de l’Orient.

Son troisième voyage commence à Java et se termina au Cap.

Les détails de sa vie sont restés obscurs mais il fut le pionnier du commerce entre l’Occident et l’Orient.

 

2- René Caillié

Il est impossible de citer les grands explorateurs français sans évoquer René Caillié, connu pour son voyage à Tombouctou au Mali.
René Caillié est né à Mauzé-sur-le-Mignon le 17 novembre 1799 d’une famille très modeste. Très tôt, il se passionne pour les aventures de Robinson Crusoé de Daniel Defoe. Pour son tout premier voyage, il part de sa ville natale pour rejoindre Rochefort à pied (40 km).

Il embarque pour la première fois comme membre de l’équipage sur La Loire, l’une des escadres de la frégate La Méduse. Plus chanceuse que La Méduse, La Loire accoste sur l’île de Gorée près de Dakar après le refus des Britanniques de leur céder la colonie. Il se joint ensuite à l’expédition partie sur les traces de l’explorateur écossais Mungo Park disparu depuis plus de 10 ans. Mais épuisé, il retourne à Bordeaux.

En 1824, il est motivé par l’aventure et la récompense de 10 000 francs promise par la Société de Géographie à Paris au premier Européen qui reviendrait vivant de la célèbre cité de Tombouctou.

Il rejoint alors un groupe de Maures et apprend en un an les bases de la langue et de la religion arabes.
Le 19 avril 1827, il quitte Saint-Louis avec une petite caravane en se faisant passer pour un enfant d’Alexandrie (Égypte) de retour chez lui. Après environ un an, il atteint la fameuse ville et passe quelques semaines à prendre des notes.

Il retournera ensuite en France en passant par le Maroc dans de dures conditions. La Société de Géographie lui remet la somme de 10 000 francs comme promis. Il publia son œuvre Journal d’un voyage à Tombouctou qui fut un succès. Mari et père de quatre enfants, il revint vivre dans sa ville natale. Il s’éteint le 17 mai 1838.

 

3- Arthur Rimbaud

Il est sans doute le plus connu de l’histoire de la culture française. Néanmoins, il est davantage connu en tant que qu’illustre poète que  comme explorateur. En effet, Rimbaud est un écrivain, poète, marchand (de café), négociant et explorateur. Il naît à Charleville le 20 octobre 1854. Entre l’Angleterre, la Belgique, la Norvège, la Suisse, l’Autriche… il vécut une vie d’aventures. Après son abandon de la poésie et diverses péripéties, entre 1878 et 1879, il part à Gênes, et  embarque pour Alexandrie (Égypte) en tant que chef de chantier sur l’île de Chypre grâce à un ingénieur français.

À la fin de cette même année, il se rendit à Aden et devint commerçant pour le compte du négociant Alfred Bardey. Il partit ensuite pour les côtes orientales d’Afrique et arriva à Harar (Éthiopie) en trafiquant l’or et l’ivoire. Grâce à ses relations avec le Ras Makomen, il devint un des conseillers intimes du roi d’Éthiopie. Il négoçia aussi avec Félix Faure (ministre de la colonie) à propos du débarquement à Obock pour l’importation des matériaux nécessaires à la fabrication de cartouches pour le négus (Roi).

En 1890, devenu prospère, il décida de retourner dans sa ville natale. Mais atteint d’une tumeur cancéreuse au genou, il est  amputé d’une jambe à son arrivée à Marseille. Pourtant, le goût de l’aventure le reprit et il décida de repartir mais sa santé précaire l’en empêcha : il fut de nouveau hospitalisé à Marseille où il mourut dans une grande souffrance le 10 novembre 1891.

 

4- Louis-Antoine de Bougainville

Ce grand voyageur est né en novembre 1729 à Paris. Issu d’une bonne famille, il fit des études exemplaires en mathématiques et en droit. Devenu par la suite avocat au barreau de Paris, il se dirigea vers une carrière militaire en devenant secrétaire d’ambassade à Londres et entra à la Royal Society le 8 janvier 1756.

Bougainville devient aide de camp du brigadier-général Louis-Joseph Montcalm en 1756 pendant l’expédition au Canada. Après avoir participé à plusieurs guerres, notamment celle de la Guerre de Conquête, il est nommé colonel. Entré dans la Marine, il est nommé capitaine de frégate, il partit alors en 1763 pour les îles Malouines qui étaient inoccupées pour y établir une colonie. Deux ans plus tard sous les ordres de Louis XV, il remet la colonie entre les mains des Espagnols.

En 1766 à bord de La Boudeuse, avec le naturaliste Philibert Commerson, le cartographe Charles Routier de Romainville et l’astronome Pierre-Antoine Véron, il entreprit un voyage autour du monde. Accompagné de l’Étoile, il part de Brest et prit la direction du Sud vers le Brésil où il fera escale. C’est là que Commerson découvrit une fleur qu’il appellera plus tard bougainvillée. Il traversa le détroit de Magellan, la Polynésie en 1768, Tahiti, les îles Samoa, les grandes Hybrides, les îles Bismarck, Nouvelle-Guinée, l’Île Maurice dans l’océan Indien. Il contourna le continent africain par le Cap de Bonne Espérance et revient à Saint Malo en 1769. Il écrira sur son voyage le livre Voyage autour du monde publié en 1771.

Plus tard, entre 1778 et 1782, Louis-Antoine de Bougainville participe à la guerre d’Indépendance américaine en combattant l’Amiral Hod et à celle de la baie de Chesapeake.
Il quitte la Marine en 1792, est élu sénateur en 1799 sous Bonaparte, puis élevé au rang de comte en 1808. Il mourut à Paris en 1811.

 

5- Jacques Cartier

Jacques Cartier est un navigateur français mais aussi un écrivain. Il est né en 1491 à Saint-Malo.

Né d’une famille de pêcheurs, Jacques Cartier a fait son apprentissage de mousse et de matelot. En 1520, il se marie à Catherine de Graches issue d’une famille riche, il fut élevé au rang de notable. Ami de l’abbé Jean Veneur du mont Saint-Michel et disposant de bonnes relations, il rencontra le roi François Ier qui lui confia la mission de découvrir le passage entre l’Atlantique et le Pacifique. Sur ce, il partit avec deux navires pour la Nouvelle-France le 20 avril 1534. Il accosta à Terre-Neuve, rencontra les peuples autochtones micmac et ensuite alla jusqu’à Gaspé. Suite au conflit de religion avec le chef Donnacona, Cartier revint en France avec les deux fils amérindiens du chef.

Cartier entreprend de faire un deuxième voyage le 19 mai 1535. Cette fois, il part avec trois navires. Convaincu de pouvoir trouver le passage Nord-Ouest, il passe par le fleuve Saint-Laurent et atteint la baie de Gaspésie mais il se rend compte que l’eau s’adoucit au fur et à mesure. Un nouvel échec. Mais le 2 octobre 1535, il découvre une grande île qu’il baptisa “Monrealis” qui deviendra plus tard Montréal.

Entre 1541 et 1542, il entreprit une troisième expédition convaincu par les dires du chef Donnacona. Ce dernier, sachant que les Français recherchaient de l’or, des diamants et des gemmes, leur confirma l’existence d’un village regorgeant de pierres précieuses. Cartier mordit à l’hameçon mais François Ier décide de faire de Jean- François de La Rocque de Roberval le chef de l’expédition. La préparation prenant trop de temps, Cartier partit tout seul en remontant encore le Saint-Laurent. Il revint en France avec des pierres précieuses mais après expertise, il ne s’agissait que de pyrites et de quartz…

Il prit sa retraite dans son manoir de Limoëlen à Saint-Malo. Le 1er septembre 1557, il succomba à la peste qui sévissait depuis l’été de cette même année.

 

Les récits de ces explorateurs nous sont surtout parvenus par leur journal de bord et les livres publiés sur leurs voyages. Certains récits expliquent bien des noms donnés aux territoires partout dans le monde comme le Canada et bien d’autres. Vous pouvez retrouver certains des récits complets en libre accès sur internet. Alors lequel de ces explorateurs a le plus retenu votre attention ?