Visite permanente La Corderie, une vie d’ateliers
De la terre à la mer, des champs de chanvre aux vaisseaux du roi, expérimentez les gestes des cordiers. Entrez dans les ateliers, découvrez les gestes des ouvriers d’autrefois, la transformation de la matière, l’évolution des techniques, l’activité d’une grande manufacture.
Un spectacle vidéo immersif
Au fil du temps : la Corderie, de démêlés en dénouements. Remontez le temps et laissez-vous conter l’histoire de ce bâtiment d’exception né en 1666 sous le règne de Louis XIV. Edification, apogée au temps de la marine à voile, déclin, incendie et ruine, renaissance du site pour de nouveaux usages : des témoins racontent… Les portraits des protagonistes s’animent et livrent leurs réflexions et échanges passionnés sur la Corderie.
La fabrication du cordage
Après l’histoire de la Corderie, découvrez les 3 salles d’exposition, réparties en trois ateliers : le filage, le commettage et le matelotage. Le travail de la main et la transformation de la matière « chanvre » sont au cœur du dispositif de visite. Une série d’expériences tactiles et sensorielles accompagnent les mutations de la fibre : manipulations tactiles, projections d’images, rencontres, bornes ludo-éducatives, jeux interactifs, théâtre optique holographique.
L’atelier du filage : de la fibre au fil
Qui dit fil dit matière première. A la Corderie seule la fibre de chanvre était utilisée car la tige de chanvre était longue (2,10 m environ) et réputée solide.
Acheminés autrefois jusqu’à Rochefort par voie maritime ou fluviale, les ballots de chanvre étaient vraisemblablement déchargés sur des pontons devant la corderie puis ouverts et contrôlés. Ils partaient ensuite dans le premier atelier de la Corderie, l’atelier du filage, pour y subir divers traitements.
C’est dans cet atelier que la fibre brute du chanvre était transformée en fil. Trois étapes, l’espadage, le peignage et le filage, permettaient d’obtenir un fil de qualité. Appelé fil de caret, il était à l’époque produit au premier étage, dans une longue galerie de 300 mètres.
Trois calibres de fil sortaient de l’atelier : le plus fin entrait dans la fabrication des ficelles ou du fil à voile, le calibre moyen était utilisé pour les manœuvres courantes et le plus gros pour les câbles.
Aujourd’hui c’est un fileur en hologramme qui vous partage la pénibilité de son métier !
L’atelier du commettage : du fil au cordage
Ris, bouline, ralingue… Le lexique du cordage est infini ! Pour tenir le bon bout, encore faut-il savoir de quoi on parle et comment on fabrique cet élément indispensable à la navigation.
Autrefois dans l’atelier de commettage, situé au rez-de-chaussée et placé sous le contrôle du maître-cordier, les ouvriers s’activaient ! Les cordiers utilisaient un métier à corder composé de deux parties munies chacune de manivelles : le chantier, partie fixe, et le carré, reposant sur un traîneau mobile. Les ouvriers actionnaient les manivelles du chantier et du carré dans un sens opposé pour former par torsion des torons égaux. Ils réunissaient les fils de caret et, par torsion, obtenaient des torons puis des cordages.
Plusieurs types de cordages étaient produits : des simples ficelles jusqu’aux grelins. Le plus long des cordages, d’environ 195 mètres, s’appelait une encablure. Il fallait bien une belle longueur de bâtiment pour la fabriquer !
Aujourd’hui, régulièrement dans la journée, des médiateurs proposent des démonstrations de fabrication de cordage dans ce deuxième espace. Deux films viennent compléter ces interventions sur les techniques de fabrication du cordage bien après la fermeture de la Corderie : la production industrielle d’un cordage dans les années 1920 et la fabrication artisanale à la fin du XXe siècle.
L’atelier de production en matelotage
Atelier unique en France, le matelotage vous embarque dans l’univers marin, entre poulies, gréements et nœuds marins.
Autrefois le matelotage se pratiquait dans l’atelier de la garniture, chargé de la préparation des cordages pour le gréement ainsi que l’estropage des poulies.
A partir du XIXe siècle, les matelots détournent certains nœuds pratiques et utilitaires pour en faire des objets décoratifs : poignées de sac, tapis, bijoux… Ces compétences disparaissent progressivement avec la fin de la marine à voile. Dans les années 1970, le renouveau de la marine traditionnelle et le développement de la plaisance donnent un second souffle au matelotage.
Aujourd’hui, cet atelier a été remplacé par un atelier de matelotage car les nœuds sont incontournables dans la Marine. Le matelotage désigne l’ensemble des travaux à effectuer sur les cordages, de la confection des nœuds, épissures et amarrages, jusqu’à l’entretien régulier du gréement. Ce savoir-faire s’est transmis de manière orale durant des siècles.
Très peu nombreux sont ceux qui détiennent encore ce savoir-faire autour des nœuds marins. Il n’existe pas de formation pour apprendre les quelques 3 800 nœuds existants. Conçu en 2006 à titre pédagogique à la Corderie, l’atelier des mateloteurs s’est aujourd’hui professionnalisé pour devenir un véritable atelier de démonstration et de production.
Particularité de notre atelier matelotage : il fait partie intégrante de la visite de la Corderie. Vous pouvez donc passer un moment exceptionnel avec nos mateloteurs qui répondent à toutes vos questions sur les nœuds marins et fabriquent sous vos yeux pommes de touline, badernes, nœuds de piton, bijoux… Ce sont des créations uniques, que vous pourrez retrouver en vente au Magasin des cordages. Une production made in Corderie !
La création sur mesure
L’atelier matelotage répond aussi à des demandes de création sur mesure. Vous avez un bateau et vous souhaitez un pare-battage ? Vous venez d’emménager et vous avez besoin d’un filet de protection pour une mezzanine ? Ou de toute autre création spécifique ? Venez échanger avec nos mateloteurs pour la faisabilité de votre projet et éventuellement l’établissement d’un devis.
Une visite interactive & ludique pour toute la famille !
Le parcours de visite ne s’adresse pas uniquement aux adultes. À la différence d’un musée, les enfants peuvent toucher et c’est même fortement recommandé !
Entrer dans la peau d’un contrôleur, c’est possible, mais il faut y mettre du sien, savoir apprécier un bon chanvre et même sentir l’odeur du moisi si la marchandise n’est pas bonne…
Une série d’expériences tactiles et sensorielles aident à comprendre les métiers de la corderie : sélectionner le meilleur chanvre, soulever une espade, soupeser un cordage, sentir l’odeur du goudron…
Des quizz en fin de salle permettent de tester ses connaissances. Vous pensez être un bon fileur, un bon cordier ? Voyons voir !
Après avoir échangé avec les mateloteurs, des bouts de cordage sont mis à disposition pour s’entraîner à faire des nœuds simples. En fin de visite, un peu de sport ou comment faire comprendre l’intérêt d’une poulie !